La Triumph T 120, une méchante 650
Essai : Octobre 1960

Parmi les motocyclettes de série livrées au public, la 650 Triumph Bonneville est certainement une des plus rapides.

Fidèle à la tradition (datant de 1938) Triumph a conservé son vertical twin à soupapes en tête commandées par 2 arbres à cames placés dans le carter. Le volant de vilebrequin est central. Les bielles en alliage léger tourillonnent sur des coussinets minces (Vanderwell NDLR). Le graissage s’effectue sous pression par pompe à engrenages et réservoir à droite du cadre sous la selle de 2,8 l. Les pistons bombés donnent un taux de compression de 8,5 : 1; la cylindrée est de 649 cc (71 x 82). A 65.000 trs/mn, la puissance maxi est de 46 CV. L’alimentation se fait avec 2 carbus Amal à cuve séparée.

L’allumage est par magnéto et l’éclairage est fourni par un alternateur situé en haut du vilebrequin. La boîte de vitesse séparée à 4 vitesses au pied droit est réliée au moteur par une chaîne primaire sous carter étanche.

Le cadre brasé est à suspension arrière par fourche oscillante avec amortisseurs hydrauliques réglables, la fourche téléscopique avant supporte le phare et est équipée d’un tachymètre et d’un compte-tour fixés sur une platine au-dessus du phare chromé (il n’y a plus de carénage de phare sur ce modèle). Le réservoir contient 18 l.

Sur la route : La T120 est très souple et peut reprendre en 4e à 55 Km/h sans à-coups. Entre 2 et 4.000 trs/mn, la machine est normale avec un bruit d’échappement assez faible.

En ville, le grand guidon la rend maniable malgré ses 180 Kg. Sur route ouverte, à 5.000 trs/mn c’est un véritable « rush » qui se produit, telle une machine de course, la moto se déchaîne, l’échappement miaule de plus en plus stridemment et les temps traduisent ce déchaînement mécanique. Les 200 m sont parcourus en 10 secondes et les 500 m en 18 secondes 2/10.

Sur le circuit routier de Monthléry, de 9,5 km, le 1er tour fut effectué en 5 mn soit 110,176 km/h, le 2ème tour fut conclu en 4 mn 55, soit une moyenne de 112,043 km/h.

Les freins sont efficaces et sont une amélioration très nette par rapport aux anciens modèles. La T 120 vire excellemment, mais nous pensons qu’une plus grande rigidité du cadre mettrait la partie cycle à la hauteur du moteur (NDLR : La T 120 verra son angle de fourche plus ouvert et les tubes du cadre seront de plus gros diamètre; vers 1964-65 pas avant !)

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Au circuit de Monthléry, un tour en 52 secondes fait une moyenne de 176,416 km/h, mais pas les 180 km/h annoncés par le constructeur (NDLR: En fait, les Anglais sont de rusés tricheurs et les machines destinées à la presse sont mieus préparées que celles livrées aux clients…).

En conclusion : La T 120 est une routière extrêmement rapide, freinant bien et bien suspendue; très silencieuse en-dessous de 5.000 trs/mn. La présentation actuelle en 2 tons est superbe ainsi que le réservoir avec le sigle Triumph dans une grille chromée. Par contre nous déplorons les vibrations à certains régimes qui nécessitent de resserer la boulonnerie régulièrement (NDLR : Les nylstops ne sont pas encore inventés) et un cadre qui devrait être plus rigide.