Les P & M Panther (Extrait de LVM 08/94)

Aperçu historique
Les premières motos P & M ont été fabriquées en 1900 et utilisaient déjà la technique du gros monocylindre incliné, ce dernier fermant le cadre. Les créateurs de P & M, Phelon et Moore collaborèrent d’abord avec la firme Humbert avant de commercialiser leurs propres machines en 1907.
Attention les Panther anglaises ne doivent pas être confondues avec les Panther allemandes. Ces dernières portaient le nom de Léopard pour leur commercialisation en Grande-Bretagne. Dès 1909 P & M comprend l’importance de l’exportation et s’engage dans de nombreuses épreuves sportives qui ne pourront que lui apporter la notoriété. La firme va bénéficier pendant la première guerre mondiale d’une commande de 3.300 machines de 475 cc pour assurer les liaisons de la Royal Air Force. Après la guerre cette dernière commandera régulièrement des Panther dans les différentes évolutions jusqu’en 1930.

30 ans de carrière

La première 600 cc apparaît en 1928, ce sera la machine de base des amateurs de side-car en Angleterre et elle sera baptisée Model 3 Comb.

En 1927 pourtant , Panther a failli prendre une autre orientation à un moment où la firme s’est laissée aller à faire confiance à Grandville Bradshaw. Ce talentueux ingénieur fait fi des prix de revient et des détails tels qu’une lubrification efficace ou un reniflard faisant effectivement chuter la pression dans le carter. Sa Panthette, une 250 à bicylindre en V transversal, ne restera en production que pendant 2 ans, avec peu de succès.
L’entreprise P & M va souffrir de la crise de 1930 et de l’échec de sa Panthette : seule une fidèle clientèle lui permet de survivre. En 1933, le plus grand motociste anglais, Pride & Clarke, propose à la firme de lui diffuser largement une Panther à condition qu’elle soit ultra-économique. Toutes les astuces possibles sont utilisées pour abaisser son prix de revient, son nom de baptême, Red Panther, est ronflant mais son succès sauve la marque.
En 1938, sans abandonner les 600, Panther passe lui aussi au classique cylindre vertical : les 350 et 500 sont baptisées 80 et 90 et sous l’impulsion de Pride & Clarke tous les modèles ont une version économique.

Effort de guerre

Pendant la 2e guerre la production des motos est arrêtée, Panther travaille alors en sous-traitance pour les firmes aéronautiques Avro, Blackburne et Swordfish. Pour sa reprise motocycliste en 1946, la maison change de propriétaire et la 600 est de nouveau construite, accompagnée des modèles 60 en 250, et 70 en 350.
En 1947 l’effort est tout particulièrement mis vers l’exportation aux USA.
La première nouveauté est l’adoption d’une fourche télescopique de marque Dowty. Ce grand fabricant de trains d’atterrissage pour avion met son expérience des amortisseurs oléopneumatiques au service de la moto.

En 1952, les Panther seront moins austères puisque tous leurs éléments tollés sont peints en bleu clair et la décoration des réservoirs se modernise, le sigle étant mis en valeur dans une large bande.

A ce sujet, il faut noter que ce ne sont pas moins de 15 sigles différents qui seront utilisés au cours des 65 années d’existence de la firme : les plus beaux sont ceux de la période 23 à 26, lorsque le félin bondit, mais la Panthette est assez hideuse. La tête du fauve perdure jusqu’en 1939 et après la guerre seulement figue l’inscription « Panther ».
La suspension arrière oscillante fait son apparition en 1953, en même temps qu’une fourche téléscopique cette fois de fabrication P & M beaucoup plus classique que la Dowty.
Les sidecaristes ont toujours eu une réticence à utiliser une suspension arrière et les modèles 100 Ridgid seront construits pour eux jusqu’en 1957. Les 600 cc Panther  vont constamment évoluer par d’incessantes petites modifications.
La modèle 100 est accompagnée d’une 120 dont la cylindrée atteint 649 cc, un des plus gros monocylindre jamais commercialisé, toutes marques confondues.
Ces machines seront construites jusque 1966, année où P & M devient une entreprise de sous-traitance en mécanique générale qui, d’absorptions en restructurations, disparaît en 1984.